Apr 19, 2022
Les infections associées aux soins font payer un lourd tribut au système de santé
Apr 19, 2022
En Europe, plus de 1 patient sur 20 est touché par une infection associée aux soins lors de son hospitalisation.1 Dans un monde idéal, il n’y en aurait aucune, car il est possible de les prévenir. La clé? Tout d’abord, le respect strict des directives et la mise en œuvre standardisée de procédures qui présentent un risque connu d’infection associée aux soins.2 Ensuite, opter pour des solutions intégrées développées dans le but de prévenir ces infections, et pour des outils de diagnostic rapides et précis favorisant une prise de décision clinique efficace.3
Les infections associées aux soins (Healthcare Acquired Infections/HAI), que l’on connaissait auparavant sous le nom d’infections nosocomiales ou infections contractées à l’hôpital, représentent un lourd fardeau clinique et financier pour les systèmes de santé en Europe. Plus de 1 patient sur 20 contracte encore une infection associée aux soins lors de son hospitalisation.1 Ces infections ont pour conséquence des résultats moins performants pour les patients, une perte financière et prolongent la durée du séjour.4
Prévalence et coût des infections associées aux soins
Pour 2017, l’étude de prévalence ponctuelle (PPS) du Centre Européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a révélé une prévalence des infections associées aux soins qui atteignait encore les 7,3 % en Belgique.5 Pour les Pays-Bas, l’étude PREZIES a indiqué une prévalence des infections associées aux soins chez 5,9 patients sur les 100 patients évalués en 2019.6 Dans l’Union européenne, on dénombre encore 37 000 décès par an dus à des infections associées aux soins.7 En Europe, le coût attribué aux infections associées aux soins est estimé à 7 milliards d’euros.8
Types d’infections associées aux soins
Au sein d’un hôpital, le risque d’infection associée aux soins est présent dans presque tous les départements, dans tous les services et dans de nombreuses procédures et dispositifs médicaux différents.
Plus de 80 % des infections associées aux soins peuvent être ramenées à cinq types d’infections:1
- Pneumonie EU : 23 % - BE : 24 % - PB : 13 %1
➢ Généralement associée à la ventilation mécanique (Ventilator-Associated Pneumonia/VAP)
➢ Parmi les patients admis dans une unité de soins intensifs et qui y restent intubés pendant plus de 48 heures, 15 à 20 % sont atteints d’une pneumonie associée à la ventilation mécanique.9,10
➢ La VAP prolonge la durée du séjour en soins intensifs de 4 à 9 jours et est souvent associée à une septicémie et une défaillance organique.10
➢ Il s’agit de l’infection associée aux soins avec la mortalité la plus élevée, le taux de mortalité due à la VAP se situant entre 7 et 30 %,11 soit 15 % de l’ensemble des décès en milieu hospitalier.10
➢ La VAP entraîne des coûts supplémentaires par patient infecté allant de 16 000 à 33 000 €.12
- Infection des voies urinaires EU : 19 % - BE : 18 % - PB : 13 %1
➢ Généralement associée aux cathéters (Catheter-Associated Urinary Tract Infection/CAUTI)
➢ Les infections des voies urinaires associées aux cathéters coûtent environ 115 millions d’euros par an au Royaume-Uni.2
➢ Bien qu’en Belgique, rien n’indique que les infections des voies urinaires puissent être associées à une surmortalité, la prolongation d’un séjour hospitalier entraînant une infection des voies urinaires est estimée à une moyenne de 4,1 jours, avec 1 942 € de coûts supplémentaires pour l’assurance maladie. Sur base annuelle, l’estimation des coûts supplémentaires pour le traitement des infections des voies urinaires s’élève à 79,3 millions d’euros.13
- Infection postopératoire (Surgical Site Infection/SSI) EU : 20 % - BE : 18 % - PB : 33 %1
➢ Dans la zone euro, le coût supplémentaire moyen estimé par infection postopératoire se situe entre 9 560 et 17 434 €.14
➢ Une infection postopératoire prolonge la durée du séjour de 7 à 15 jours et peut multiplier par quatre le risque de mortalité pour le patient.15-22
➢ En France, en Espagne, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, les taux rapportés d’infections postopératoires après une chirurgie cardio-thoracique se situent entre 2,2 et 5,5 %,23-27 en France et aux Pays-Bas entre 4,1 et 9,3 % après une chirurgie colorectale et gastro-intestinale, et l’Italie rapporte des chiffres similaires après une résection du côlon.23,25,28
- Infection sanguine / sepsis EU : 11 % - BE : 14 % - PB : 10 %1
➢ Dans 39 % des cas, un dispositif invasif est à l’origine d’une infection du sang:29
➔ 24 % peuvent être attribués à un cathéter veineux central (infection sanguine associée au cathéter de voie centrale/sepsis sur voie veineuse centrale/Central Line-Associated Blood Stream Infection/CLABSI)
➔ 3 % sont dus à un cathéter périphérique (infection du flux sanguin liée au cathéter/Catheter-Related Blood StreaM Infection/CRBSI)
➔ 9 % sont dus à une sonde urinaire
➔ 3 % sont causés par un tube endotrachéal
➢ En Belgique, en 2016, on a diagnostiqué une CLABSI chez environ 2 268 patients des hôpitaux de soins aigus. Au cours des cinq dernières années, les taux d’incidence sont restés stables.30,31 De 2014 à 2018, l’incidence moyenne du sepsis sur voie veineuse centrale aux Pays-Bas était de 1,8 pour 1 000 jours sous cathéter.32
➢ En moyenne, une CRBSI dans une unité de soins intensifs coûte entre 8 000 et 11 000 € par cas.29 Les frais hospitaliers supplémentaires pour une CLABSI sont estimés à 18 000 $ voire plus, et en Belgique, le coût supplémentaire annuel serait de 30 à 90 millions d’euros.33-36
➢ Les infections associées aux cathéters prolongent le séjour postopératoire, entraînent des interventions supplémentaires ou l’admission dans une unité de soins intensifs et augmentent la mortalité.37-41
➔ Une CLABSI prolonge la durée du séjour de 10 jours en moyenne.33-36
➔ Les infections du flux sanguin sont les deuxièmes infections associées aux soins les plus meurtrières.42
Dans 1 cas sur 4, les infections associées aux cathéters de voie centrale peuvent être fatales.43
- Infection gastro-intestinale EU : 8 % - BE : 8 % - PB : 2 %1
➢ Avec les infections des voies urinaires, les infections gastro-intestinales représentent la plus grande proportion d’infections associées aux soins dans les services de gériatrie, soit respectivement 37 % et 24,4 %.13
➢ On estime qu’en Belgique, les infections gastro-intestinales prolongent le séjour à l’hôpital de 3,5 jours en moyenne et entraînent un surcoût moyen de 3 846 €, ce qui représente 34,9 millions d’euros par an.13
Prévention des incidents relatifs à la sécurité des patients
Cependant, un grand nombre de ces infections associées aux soins peuvent être évitées. Les statistiques montrent que des stratégies appropriées, visant à réduire le nombre d’incidents relatifs à la sécurité des patients, pourraient permettre d’éviter plus de 750 000 incidents médicaux préjudiciables dans la seule Union européenne. Ce qui représenterait plus de 3,2 millions de jours de séjour hospitalier en moins, 260 000 de cas de dommages permanents en moins et 95 000 décès en moins.44
Comment éviter les infections associées aux soins?
Quelles sont les stratégies pour éviter les infections associées aux soins ? La mise en place d’une politique à l’échelle de l’hôpital qui encourage le respect strict des directives et normalise les procédures, soutenue par la mise en œuvre de solutions intégrées développées dans le but de prévenir les infections associées aux soins de santé et des outils de diagnostic qui permettent une prise de décision clinique efficace en détectant les infections associées aux soins de manière rapide et précise.2,3 Très récemment, l’étude CLEAN3 a montré que le choix réfléchi des produits et une solution intégrée pour l’utilisation des cathéters périphériques pouvaient faire la différence.45 Nous y reviendrons en détail dans un prochain article.
La prévention et la lutte contre les infections nosocomiales nécessitent une collaboration de toutes les parties concernées. Les prestataires de soins, l’industrie et les pouvoirs publics ont tous un rôle important à jouer.
Prenez connaissance ici de l'appel de la Fédération Belge de l’industrie des Technologies Médicales (BeMedTech) au gouvernement pour une politique plus précise et plus stricte sur la question. Car ce n'est qu'ensemble que nous pourrons réduire le nombre d'infections nosocomiales.
Visitez notre plateforme sur la sécurité des patients pour plus d'informations à ce sujet.